KUMARAJIVA

KUMARAJIVA
KUMARAJIVA

KUM RAJ 壟VA (344-413)

Un des plus grands traducteurs chinois de textes bouddhistes. Kum raj 稜va est né à Kuc d’un père ancien brahmane qui s’est converti au bouddhisme, puis marié à une princesse de Kuc . Sa mère, entrée en religion, l’emmène, âgé de huit ans, au Cachemire, où il étudie les gama sous la direction de Bandhudatta (352-355). À douze ans, il repart avec sa mère pour la Sérinde, se fixe un an à Kashi, où il étudie l’abhidharma sarv stiv din ainsi que les Vedas, les Cinq Sciences, la grammaire, la rhétorique et l’astrologie, étendant ses connaissances à l’ensemble du domaine indien. Il rencontre à Kashi le prince S ryasoma, qui était adepte du Grand Véhicule. Jusqu’alors, Kum raj 稜va était exclusivement élevé dans le Petit Véhicule. S ryasoma et un moine cachemirien, Buddhayashas, lui font lire divers textes du Mah y na et, en particulier, de l’école m dhyamaka. Dès lors, Kum raj 稜va adopte cette orientation et, rentré à Kuc avec sa mère, il y passe près de vingt ans qu’il consacre à l’étude des s tras du Grand Véhicule et, avec Vimal ksha, à celle du Vinaya des sarv stiv din. Il convertit même au Mah y na son ancien maître, Bandhudatta, de passage à Kuc .

En 383, un corps expéditionnaire envoyé par Fujian des Qin antérieurs — souverain de la Chine du Nord qui était à cette époque sous domination turco-mongole — s’empare de Kuc . Kum raj 稜va est emmené en 385 à Liangzhou. Il y reste dix-sept ans jusqu’au jour où, en 402, une expédition formée par Yao Xing, empereur de la nouvelle dynastie des Qin postérieurs, vient l’y chercher pour le conduire à Xi’an, où il demeura jusqu’à sa mort. Yao Xing, lui-même fervent bouddhiste, voulut honorer Kum raj 稜va en le nommant guoshi (purohita , premier religieux du royaume). Il entretint d’ailleurs avec lui une abondante correspondance, qui nous est parvenue. Yao Xing, par admiration pour les qualités de Kum raj 稜va, eut l’idée qu’elles pourraient se perpétuer dans sa postérité: il installa le moine dans de somptueux appartements avec dix femmes; mais la progéniture du grand traducteur ne devait pas répondre aux espoirs que l’empereur avait mis en elle.

L’œuvre de Kum raj 稜va consiste presque uniquement en des traductions, dont certaines sont parmi les plus importantes du canon bouddhique chinois. Sa renommée lui en a fait attribuer d’autres après sa mort: on en dénombrait trente-cinq au début du VIe siècle, et plus de cent au VIIe siècle. Cinquante-deux sont actuellement publiées sous son nom. L’attribution des œuvres majeures ne prête cependant pas à discussion. Kum raj 稜va s’est surtout consacré aux ouvrages du Grand Véhicule et, particulièrement, à la littérature des Prajn p ramit : la Pancavimshatis hasrik prajn p r mit et l’Ashtas hasrik prajn p ramit (Perfection de la gnose en vingt-cinq mille — et en huit mille — vers ), la Vajracchedik (Tranchante comme le diamant ), le Prajn p ramit hridaya (Cœur ou Essence de la Prajn p ramita ) et le grand commentaire (attribué par la légende à N g rjuna) sur la Pancavimshati , le Da zhi du lun ou Mah prajn p ramitopadesha (Traité de la Grande Vertu de Sagesse ). Appartiennent aussi au Mah y na le Saddharmapundar 稜ka (Lotus de la Vraie Loi ), le Dashabh mikas tra (S tra des dix Terres ou Étapes dans la carrière des bodhisattva ), le Vimalak 稜rtinirdeshas tra (S tra de l’enseignement de Vimalak 稜rti ) et le Sh ramgamasam dhis tra . On doit cependant à Kum raj 稜va quelques traductions d’œuvres du Petit Véhicule, telles que le Vinaya des Sarv stiv din et le Satvasiddhish stra (Démonstration de la Vérité ) de Harivarman. Il compila aussi pour ses disciples des manuels de yoga, et on lui attribue les biographies de N g rjuna, Ashvaghosha et ryadeva.

L’œuvre majeure de Kum raj 稜va est d’avoir fait apprécier en Chine l’école m dhyamaka et la littérature des Prajn p ramit . Son influence s’exerçait d’ailleurs plus par son contact personnel que par ses travaux. On accourait de partout pour l’entendre; et des personnages aussi importants que Huiyuan, le fondateur de la secte de la Terre pure, vinrent le consulter. On possède la correspondance qui fut échangée à cette occasion entre les deux maîtres. Kum raj 稜va ne travaillait pas seul. Ses traductions sont des œuvres collectives établies en des séances de travail qui réunissaient souvent des centaines de collaborateurs (plus ou moins actifs) et auxquelles l’empereur Yao Xing lui-même participa. Kum raj 稜va s’attachait plus à rendre en un chinois lisible les textes sanskrits qu’à en suivre littéralement le sens, et les explications qu’il donnait au cours de sa traduction se sont souvent mêlées au texte.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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